De Lutherstadt à Lette

Du 4 au 12 septembre 2017

LUTHERSTADT – GERLEBOGK 83 kms

Jusqu’à DESSAU, ça va. Mais la suite est bien morne : plaine, morne plaine. De longues lignes droites qui n’en finissent pas, avec bien sûr le vent en face, sans rien dans le paysage qui puisse intéresser votre regard. Bref, circulez il n’y a rien à voir. Heureusement que quelques forêts d’éoliennes poussent ici et là.

En fin de journée les paysages sont plus variés. Le soir nous arrivons dans un camping où il n’y a rien à manger et rien à boire. Comme nous n’avons guère de provisions et qu’il n’y a rien à moins de vingt kilomètres à la ronde nous ferons maigre.

Mais sommes-nous vraiment dans un camping ? L’accueil est rustre et face à la « dame » qui nous reçoit nous sentons bien qu’il est inutile d’espérer quoi que ce soit. Il semble qu’il y ait une plage pour les vacanciers mais tout est interdit d’accès : la saison est bel et bien finie. L’ambiance est particulière et nous sommes loin du tourisme. Les gens qui sont au camping sont là en résidence permanente, et ce sont pour la plupart des gitans. Il n’y a qu’un camping-car hollandais et nous comme campeurs.

GERLEBOGK – GERNRODE 87 kms

Départ à 9 heures. Depuis quelques jours notre heure de départ recule. Ce sont les frimas d’automne qui avancent et qui nous retiennent au lit, du moins à ce qui nous sert de lit. Et ce matin il fait bien frais.

Nous retrouvons assez vite la piste R1, c’est-à-dire l’eurovélo2, puis nous passons dans la jolie ville de BERNBURG, ensuite à STASSFURT, la matinée se passe bien.

L’après-midi semble un peu plus difficile, peut-être parce qu’avant nous roulions davantage le matin. Peut-être est-ce aussi la météo pas très avenante ? Il est sûr qu’un bon rayon de soleil nous aiderait. Difficile aussi de trouver un camping, mais ce soir nous avons de la chance. Nous arrivons assez tard dans un camping où il n’y a que dix emplacements et nous pouvons occuper le dernier qui soit libre : mais c’est le luxe ! Chaque emplacement bénéficie d’une salle de bain privative. Il y a aussi une cuisine, un salon etc. Rien ne manque. La dame qui nous accueille est très distinguée et n’a rien à voir avec l’ours d’hier. L’ambiance qui règne dans le camping est aussi aux antipodes de celle d’hier : c’est smart.

GERNRODE – BAD HARZBURG 77 kms

Le temps ne s’améliore pas : il pleut, il vente. Et bien sûr ce vent fort est de face. J’eus préféré qu’il fût de fesse, la journée aurait été moins difficile.

Nous avons encore essayé de suivre la R1 mais le fléchage n’avait pas la rigueur germanique habituelle. De ce fait nous avons fait quelques détours et c’est ce qui nous a donné l’occasion de passer par la belle ville ancienne de QUEDLIMBOURG.

Quedlimbourg

Wernigerode

Nous sommes passés aussi par WERNIGERODE qui n’est pas seulement une belle ville ancienne. Les aménagements pour les cyclistes sont impressionnants. Il y a en particulier de grandes spirales qui servent de pont pour passer au-dessus des voies de chemin de fer.

Le camping est désert. Notre installation se fait dans la tempête, sans voir personne, pas même les gérants qui ne passeront qu’une heure après. Nous sommes réfugiés non loin des sanitaires et nous mangeons sous la tente.

BAD HARZBURG – BAD GANDERSHEIM 63 kms

Il a plu par averses jusqu’au matin et nous replions une tente trempée (la chambre de la tente est assez bien préservée). La matinée reste froide, avec quelques grains, mais le temps s’améliore à mesure qu’on avance, et c’est avec un rayon de soleil que nous plantons la tente en fin d’après-midi.

Nous avons trouvé un camping un peu à l’écart de la ville de BAD GANDERSHEIM, jolie ville avec de belles rues du XVIème. Le camping est plutôt bien et les gérants proposent des repas suisses qui sont bien agréables.

La journée nous a permis de voir une belle campagne, montagneuse et boisée, et de jolies villes, en particulier GOSLAR.

Goslar

BAD GANDERSHEIM – HOXTER 81 kms

La pluie est revenue dans la nuit, et même si elle nous a laissé petit-déjeuner elle ne nous a guère quittés aujourd’hui. De plus, il ne fait pas chaud du tout.

Lorsqu’on est trempé et transi de froid, il est difficile d’apprécier les paysages à leur juste valeur, mais la région a l’air assez sympathique. Nous suivons un moment la Weser.

Nous n’étions guère enthousiastes pour dormir sous la tente, et en fin de journée nous avons trouvé un camping qui proposait des cabanons à des prix raisonnables. Nous pourrons donc dormir au sec, c’est appréciable.

Le repas du soir est très simple (enfin les currywurst comme je les aime !), servi par une gentille dame, et cela suffit pour nous décider à rester une journée de plus pour sécher et se reposer un peu.

Notre cabanon

Höxter

HOXTER repos 12 kms

C’est bon de se réveiller au sec. Nous profiterons de la matinée pour aller faire le marché et pour faire réparer le vélo de Geneviève, il en a besoin.

L’après-midi nous allons visiter la belle abbaye de Corvey, toute proche .

Cette ancienne abbaye bénédictine, située à Höxter et fondée en 822 par Louis le Pieux, fils de Charlemagne, est l’un des couvents carolingiens les plus importants ; il dispose d’une des bibliothèques les plus riches du pays. Il fut acheté par les moines bénédictins de Corbie-sur-Somme et reçut alors le nom de Corbeia nova, « la Nouvelle Corbie ». La basilique à trois nefs fut commencée en 830 et consacrée en 844. De 873 à 885 le massif occidental (Westwerk) fut ajouté sur le modèle de la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle ; il constitue aujourd’hui non seulement la plus ancienne construction monumentale de Westphalie et un vénérable sanctuaire régional, mais encore le plus ancien ouvrage architectural de ce type qui ait subsisté en Occident. Les fresques du ix^e siècle qu’on peut y admirer comportent des motifs anciens tirés de l’Odyssée.

HOXTER – AUGUSDORF 81 kms

Le soleil est revenu et même s’il fait encore très frais, c’est une belle journée.

Le chemin que nous prenons est principalement en forêt, ce qui permet de trouver des giroles. Les paysages sont quand même assez variés, c’est vallonné, et nous croisons pas mal de monde : c’est dimanche et il y a beaucoup de promeneurs en forêt, vers HORN-BAD MEINBERG (forêt de Teutberg).

Dans le camping où nous sommes arrêtés nous sommes encore la seule tente. Il faut dire que la température ne se prête guère à ces jeux de scouts. Ils sont fous ces Gaulois !

AUGUSTDORF – SASSENBERG 70 kms

Toujours ce vent de face que j’ai bien du mal à combattre. Pour la première fois Geneviève me fait remarquer que je n’avance pas, que je me traine, bref qu’il faudrait que je me remue un peu ! C’est dur à entendre quand on fait tout ce qu’on peut pour suivre : on prend encore un coup de vieux.

Nous ne suivons pas toujours la piste R1 car elle fait beaucoup de détours. Nous prenons de temps en temps des routes plus directes ; elles sont souvent un peu plus bruyantes mais elles sont toujours sécurisées, avec de larges pistes latérales.

Le camping que nous trouvons à SASSENBERG est aussi fréquenté que celui d’hier mais il y a toujours des caravanes et des cabanons qui semblent être habités à l’année.

Même les bords de routes sont fleuris. Les Allemands ont le souci du détail

SASSENBERG – LETTE 94 kms

Nous ne parlerons pas du vent qui est pourtant l’élément le plus important de la journée, comme de celle d’hier, d’avant-hier etc. Je pense à Serge qui dit toujours que le poids et le vent sont les deux ennemis du cycliste, il a raison, mais à moins de faire demi-tour nous ne pouvons pas grand-chose contre le vent.

Il y a toujours des villes coquettes et des paysages plaisants mais ce serait mieux de les voir en été car même si la saison n’est pas encore officiellement arrivée, nous sommes bien en automne.

MÜNSTER (à ne pas confondre avec Munster en Alsace) est une ville où le vélo est roi. Il y a même un périphérique pour les vélos, et il est très emprunté.

Nous décidons d’aller un peu plus loin (« un peu », le mot est faible) et nous arrivons dans un camping vers 19 heures, mais la gérante du camping est malade et le camping est fermé. Heureusement notre ange gardien nous fait croiser un monsieur qui vit là et qui nous propose de dormir dans son jardin, un petit jardinet bien encombré mais qui nous conviendra bien. C’est entre des nains de jardin que nous passerons la nuit, sous une pluie battante.