De Baume les Dames à Landsberg am Lech

Dimanche 6 mai 
BAUME LES DAMES – HEIMSBRUNN 107kms

La journée commence par la réparation de ma roue arrière. Geneviève a trouvé un trou… nous le bouchons, mais quelques vingt kilomètres plus loin nous nous rendons compte qu’il y a toujours une fuite…

Nous trouvons par hasard un atelier de réparation installé le long de l’EV6 et comme il s’agit d’une crevaison lente, le mécano nous suggère de simplement utiliser une bombe anti-fuite, et cela s’avèrera efficace.

Hormis cela, le parcours sur l’EV6 se fait sans problèmes. Certes il y a toujours du vent, de plus nous nous trompons deu fois de chemin (de notre faute car c’est plutôt bien indiqué). Nous passons par Montbéliard, où il y a un très joli parc, puis nous allons vers Belfort où nous espérons trouver un camping. Mais Belfort n’est pas sur l’EV6, alors nous continuons vers Mulhouse.

À Heimsbrunn il y a de beaux spécimens de maisons à colombage

7 mai  HEIMSBRUNN –
SCHWORSTADT 118kms

Nous quittons un peu l’EV6, dix kilomètres avent Mulhouse,
et nous arrêtons dans un petit village, Heimsbrunn, au camping de la Chaumière.
Nous mangeons dans le seul bistrot ouvert, un petit bistrot qui propose des
kébabs (très bons) et qui est tenu par des Turcs on ne peut plus sympathiques.

La nuit a été bonne mais nous sommes surpris par le bruit de fond qu’il y a. Nous sommes en Alsace et il y a beaucoup plus d’activités que dans la belle vallée du Doubs.

Nous refaisons une petite dizaine de kilomètres pour rejoindre l’EV6 et éviter ainsi d’avoir à passer par le centre de Mulhouse. Grâce à l’EV6 la traversée de la ville se fait vraiment très bien (même s’il y a encore quelques points à revoir). La piste suit des canaux jusque Huningue et le vent, cette fois, nous est plutôt favorable. Nous faisons nos dernières courses françaises à Huningue, juste avant le pont des trois pays, puis il faut se lancer dans la traversée de Bâle et là, c’est l’aventure qui commence.

Au début, on y croit, tout va bien, nous suivons le Rhin, rive
droite. Mais nous ne sommes pas encore sortis de l’agglomération quand des
travaux nous contraignent à quitter la piste, et nous partons, en suivant des
panneaux, vers le Sud, puis vers l’Ouest, puis nous ne voyons plus de panneaux
et nous allons vers le Nord, le Sud, bref nous tournons en rond et nous faisons
vingt kilomètres en ville avant de retrouver enfin la bonne route, disons
plutôt une route qui part dans la bonne direction. C’est une route très
passagère que nous suivons pendant dix kilomètres.

Après nous retrouvons l’EV6 et il y a de beaux passages en forêt. Peu avant Bad Sackingen nous trouvons un camping, à
Mumpf, mais par manque de chance, il refuse les tentes. Nous continuons donc jusque Bad Sackingen et nous redescendons un peu le Rhin, coté allemand (nous l’avions remonté coté suisse), en espérant trouver un camping mentionné par Google, mais là encore, pas de chance, il n’y a rien. Dix kilomètres pour rien, ou presque rien, car nous voyons un restaurant qui semble en mesure de nous réconforter. Nous mangeons en terrasse, très bien, et nous demandons au patron s’il aurait une chambre. Oui ! En fait c’est un hôtel. Nous envisagions le bivouac et nous nous retrouvons à l’hôtel.

L’hôtel Schlossmatt est très bien. La restauration est
bonne, le petit déjeuner excellent, et même si ce n’est pas donné, le rapport
qualité/prix est bon.

8 mai  SCHWORSTADT – WALDSCHUT 52kms

Nous voulions une petite journée de récupération, car hier c’était
plutôt éprouvant. De fait ce sera réussi pour ce qui concerne la distance. Mais
pour ce qui est du repos, c’est plutôt raté !

Nous prenons le temps d’admirer les bords du Rhin, de visiter la très jolie petite ville de Bad Sackingen, de flâner, d’acheter une carte postale pour Léonie, de trainer sur le fameux pont… Puis nous suivons le Rhin sur la rive droite (par l’EV15) mais au bout de 20 kilomètres la chaine de Geneviève déraille et se casse. Impossible de réparer.

Nous devons continuer notre chemin en faisant de la trottinette sur
une pédale, ou en poussant le vélo, et dans ces conditions on ne va pas très
vite et on fatigue beaucoup.

Une fois installés dans un camping, nous nous renseignons
pour trouver un réparateur. Il y en a un à cinq kilomètres, dans un village
près duquel nous sommes passés. Il nous faut donc faire marche arrière, pédaler
et trottiner encore un peu, comme si nous n’étions pas assez fatigués.

Le réparateur s’appelle Martin et il n’est pas très
accueillant. Il nous a changé un maillon en nous disant que cela ne tiendrait
pas plus de mille kilomètres. C’est donc une affaire à suivre.

Nous mangeons le soir au restaurant du camping, c’est bien.

9 mai  WALDSCHUT –
WANGEN AM BODENSEE 73kms

Nous continuons sur l’EV15 qui suit la vallée du Rhin. Il y
a de belles bourgades et le Rhin est d’une couleur superbe. Il commence à être
plus nerveux et ressemble parfois à un gros torrent.

Nous pique-niquons en admirant les gondoles.

Nous nous arrêtons, comme de nombreux touristes, pour prendre le temps d’admirer les chutes du Rhin. C’est vrai que c’est beau.

Les chutes du Rhin

Vue panoramique de Stein am Rhein

À Schaffhausen, après avoir pris l’ascenseur (car tout est
prévu sur les pistes allemandes), nous rejoignons l’EV6 qui nous fait passer
par Stein am Rhein, très belle ville ancienne, en Suisse.

En fait, toute la journée, nous sommes restés sur la
frontière germano-suisse, passant alternativement d’un pays à l’autre, et bien
souvent il nous était difficile de savoir dans lequel nous étions.

La piste nous a emmenés jusqu’à un petit camping, près d’un
lac. L’accueil y est très chaleureux, et c’est tant mieux car il ne fait pas
chaud. Nous mangerons au restaurant du camping, un repas pizza, d’accord, mais
le vin rouge local était intéressant et l’ambiance était bonne.

Nous sommes installés un peu à l’écart, pas trop loin d’une
autre tente occupée par des cyclos polonais, en treillis, qui marchent à la
vodka ! Comme quoi, en vélo, tout est permis, même le treillis.

Un bord de lac, tranquille

10 mai  WANGEN  – FRIEDRICHSCHAFEN (ou presque) 58kms

Nous pensions couper court en prenant le bac pour aller à
Constance mais nous avions oublié que c’était aujourd’hui l’Ascension, et
autant dire que les jours fériés sont respectés en Allemagne. Tout était
désert, tout était fermé, et il n’y avait pas de bac à Horn, comme nous le
pensions. Nous avons donc contourné la partie sud du lac de Constance (Untersee) ; c’est plus long et plus
fatiguant mais c’était intéressant.

Voir toutes ces « petites » villas bien trouduc,
bien snob-américaines, qui étalent leur réussite à grands coups de tape à
l’œil, cela a quelque chose de choquant. Plus en retrait de la côte il y a des
maisons et des gens un peu plus « normaux », cela rassure. Il y a
même quelques coins du lac qui sont encore préservés et le parcours est agréable,
malgré une météo très maussade, un peu de pluie et du froid.

Constance est une ville on ne peut plus bourgeoise, avec de grosses
maisons du XIXème, et l’on y sent bien les traces du luxe de la richesse
romantique. Car c’est un luxe que de pouvoir être romantique.

Même les bateaux sont prétentieux !

Nous avons la chance de trouver un bac (10 euros pour deux)
qui nous permet de passer de l’autre coté du lac, à Meersburg.  C’est une belle ville hyper touristique et en
plus il y a une fête où tous les Allemands se sont donnés rendez-vous (cela
explique peut-être pourquoi il n’y avait pas grand monde de l’autre coté, et
cela explique que le bac fonctionne même les jours fériés).

Nous faisons encore quelques kilomètres et nous nous arrêtons de bonne heure, à Fiscbach, juste un peu avant Friedrichschafen (le port de Frédéric 1er). L’après-midi a été bien pluvieuse et nous avons apprécié de nous réfugier devant une bière. Le soir, dans une salle bien chauffée, j’apprécie aussi le currywurst qui nous change un peu de la pizza.

11 mai 
FRIEDRISCSCHAFEN – BUXHEIM 89kms

Au matin ce sont les canards qui nous réveillent. Le soleil est
revenu et de notre tente nous avons une vue superbe sur le lac. Ce lac argenté,
avec les montagnes enneigées autour, les canards colorés qui cancanent, c’est
très bucolique.

Adieu les pistes et les sentiers tout tracés, aujourd’hui
nous reprenons nos bonnes habitudes et nous faisons nous-mêmes notre chemin,
mais ce n’est pas toujours facile. De nombreuses routes allemandes sont bien
prévues pour le vélo (piste parallèle), bien signalisées, mais ce n’est pas
toujours le cas, ce serait trop facile, et il faut bien savoir où on va.

Le musée Zeppelin

La journée a été très variée : pistes, petites routes en campagne, longues villes à traverser (Ravensburg), petits chemins, vallons et bons raidillons, forêts. Nous avons mangé en bordure de l’Aldorfer Wald, avec une vue magnifique. Bref c’est une bonne journée et nous ne nous sommes pas ennuyés. Nous avons même fini en franchissant des escaliers bien raides, pour passer un canal.

Le soir nous nous arrêtons là où je l’avais prévu ;
c’est assez rare pour le mentionner, car en général les campings que j’ai
repérés n’existent pas ou bien sont très loin de notre itinéraire. En fait
notre itinéraire n’est pas vraiment déterminé. Nous faisons ce que nous
voulons, comme nous le sentons, c’est le vent qui nous pousse (même s’il est
souvent de face).

Le camping est bof beauf mais le resto est plutôt bien. Il y
a une fête traditionnelle (et/ou un mariage ?) et nous avons le spectacle
en même temps que le repas.

12 mai  BUXHEIM –
LANDSBERG am LECH  77kms

Nous devons traverse Memmingen et manque de chance (pour
moi) ou coup de chance (pour Geneviève) c’est le marché. Un beau marché dans
des rues et des places magnifiques.

Faire le marché, pour Geneviève, c’est observer tous les étals, chercher des produits de qualité, papoter. Pour ce qui me concerne, je préfère m’installer dans un coin de la place et regarder tous ces gens qui se bousculent en pensant flâner. Faire les courses, comme le nom l’indique, c’est toujours courir. Le marché est le seul endroit où l’on fait ses courses en marchant tranquillement, mais il y a quand même beaucoup de monde.

Memmingen est une très jolie ville, mais il nous faut mettre le cap
sur l’Est, avec Landsberg comme objectif.

Chaque village a son
arbre de Mai (MaiBaum) et c’est à qui aura le plus beau et le plus haut.

Nous suivons des pistes ou des petites routes qui longent de
plus ou moins près une autoroute et une voie de chemin de fer. Nous traversons
les deux plusieurs fois, par-dessus, par-dessous et comme il y a beaucoup de
travaux et de déviations nous traversons même la voie de chemin de fer à pied,
en cachette car c’est interdit… Ah ces Français, ils ne respectent rien !

Autant dire que la journée n’a pas été spécialement calme,
mais nous trouvons un bel endroit pour manger, à Stetten, avec une belle vue
sur la vallée (ce qui nous donne l’occasion de bien voir aussi tous les toits
équipés de panneaux solaires. La France devrait s’en inspirer).

D’accord, sur le plan esthétique, c’est discutable

La fin de la journée est plus plate, plus tranquille aussi.
Nous nous arrêtons comme prévu à Landsberg et le camping est plutôt sympa.
C’est ce qui nous décide à nous y arrêter une journée.

La météo est restée assez bonne aujourd’hui, il n’a pas trop
plu, mais face à notre bière, vers 19 heures, le ciel se couvre beaucoup et
l’orage gronde beaucoup. Cela ne nous empêche pas d’apprécier un bon repas,
avec des schnitzels exotiques bien
cuisinés et savoureux.