De Livourne à Lignano

Du 24 au 30 juillet 2017

LIVOURNE – FLORENCE 114 kms

Il y a quelques gouttes de pluie ce matin, cela faisait bien longtemps que cela n’était pas arrivé et cela fait du bien. De plus le vent semble décidé à nous être favorable, c’est tellement rare !

Nous partons en évitant de repasser par LIVOURNE (nous étions à CALAMBRONE, au Nord) et nous faisons un petit détour, mais par la suite la route est bien roulante.

À midi nous avons déjà fait plus de cinquante kilomètres et nous nous arrêtons pique niquer sur une aire de jeux ; une dame nous propose sa maison pour que nous allions aux toilettes. Cela confirme une fois encore qu’il y a des gens bien.

La vallée de l’Arno nous fait redécouvrir les paysages toscans et nous conduit jusque FLORENCE. C’est avec plaisir que nous retrouvons cette belle ville, ses vieilles rues, le Ponte Vecchio et sa foule. Nous allons dans un camping tout récemment ouvert ; c’est le grand luxe mais ce n’est pas donné. Le restaurant n’est pas mal non plus et le garçon qui nous sert a la bonne idée de renverser notre bouteille de Chianti dans laquelle il ne restait qu’un fond. Il la remplace par une pleine, que nous ne boirons pas mais que nous emmènerons dans nos sacoches (on ne sait jamais, ça peut servir).

FLORENCE – SAN BENEDETTO IN ALPE 62 kms

Hier nous étions sur la SS67, aujourd’hui nous sommes sur la SS67, finalement nous aurons traversé l’Italie sur cette route[1].

À PONTASSIEVE nous attaquons la montagne, d’abord doucement, puis de façon beaucoup plus nette à partir de SAN GODENZE. Nous montons un beau col (Muraglione) sous un ciel très orageux, ça gronde beaucoup, mais à part une belle averse où nous étions abrités, la pluie nous a épargnés. Cela monte bien raide pendant 7 à 8 kilomètres. Après c’est la descente et nous trouvons par hasard un camping à SAN BENEDETTO : nous continuerons la descente demain.

Le col du Muraglione est un col de l’Apennin toscan-romagnol, altitude 907 m, situé dans la province de Florence, dans la municipalité de San Godenzo, à 6 km au sud de la frontière administrative entre la Toscane et l’Émilie-Romagne. Autrefois traversé par des chemins de muletiers, le col est devenu une route carrossable en 1836 à la demande du grand-duc de Toscane Léopold II. En même temps que la route, une maison de gardien, un petit hôtel et un mur de pierres ont été construits sur le col, offrant aux voyageurs un abri avec un fort vent de crête (d’où l’origine du nom). Le col est une étape de la Grande randonnée des Apennins[2]. (Wikipédia)

[1] Cette route nationale fait la liaison entre la Toscane et l’Émilie-Romagne, de Pise à Ravenne en passant par Florence. Elle a subi peu de modernisations (quatre voies) et reste très fréquentable en vélo.

[2] Voir https://it.wikipedia.org/wiki/Grande_escursione_appenninica

SAN BENEDETTO est un joli village qui est une étape pour les marcheurs, plus précisément pour les pèlerins (de St François d’Assise ?). Le cadre est magnifique ; la montagne est belle, bien boisée ; il y a un torrent et un chemin qui le longe qui sont très agréables, c’est vraiment un coin à conseiller aux marcheurs.

Nous faisons une petite promenade mais nous profitons du calme et de la verdure pour nous remettre de notre petite grimpette. Le camping est paisible, les sanitaires sont très propres (ça compte), avec du PQ (c’est rare mais ça aide parfois) et ce n’est pas cher. De plus les voisins sont amusants. Entre la famille BCBG qui met deux heures pour monter sa tente, de travers, et le groupe de jeunes militants qui passent leur temps à discuter politique, il y a du spectacle. Et quand on sait que les Italiens parlent fort, alors quand il s’agit de politique il y a du volume. Mais c’était amusant, et le soir ils avaient disparu. Nous avons bien dormi.

SAN BENEDETTO – ALFONSINE 93 kms

Encore la SS67 mais cette fois pour descendre la vallée du Montone vers FORLI, descente très agréable, au frais et au calme. La chaleur et le bruit arrivent lorsque nous rejoignons la plaine.

Mais la route qui passe par LUGO est tout de même assez plaisante. Cela fait drôle de retrouver les plaines avec autant de cultures, d’arbres fruitiers, nous n’y étions plus habitués. La Corse, la Sicile, la Sardaigne, la Calabre n’ont pas cette richesse agricole.

Dans la plaine il n’y a pas de camping. Pour en trouver un il faudrait rejoindre la côte, qui n’est pas très loin, mais nous n’avons pas envie de retrouver la foule et les campings « beaufs ». Nous choisissons donc d’aller à ALFONSINE dans une petite auberge qui a des prix abordables. Crevaison de Geneviève (nous en sommes à combien ?) juste avant d’arriver.

L’auberge est vieillotte, les lits ont déjà bien servi, mais elle a un restaurant qui propose des plats intéressants, et une soirée sans pizza c’est quand même bien.

ALFONSINE – MONTEGROTTO TERME 133 kms

Nous voilà donc à nouveau dans la plate plaine du Pô. Une étape plate, c’est bien, mais aujourd’hui ce sera une étape plate toute en montée : montée vers le Nord, bien sûr et ce n’est pas un problème ; montée aussi contre le vent et là c’est une autre histoire. Nous nous organisons pour nous protéger l’un l’autre, à tour de rôle : un kilomètre c’est moi devant, deux kilomètres c’est toi (oui… je préfère quand Geneviève est devant).

Belle rencontre le midi avec un géologue anglais installé en Italie, et il connaît bien la région (et notre langue, ça aide).

Nous repartons sereins car nous avons repéré un agricampeggio qui a l’air très bien, cela devrait nous faire une étape d’une petite centaine de kilomètres, cela suffira. Mais la réalité sera toute autre. Lorsque nous arrivons, heureux mais bien fatigués par le vent, c’est pour nous entendre dire que le camping est complet, et Geneviève aura beau jouer les effondrées, cela n’y changera rien. Les propriétaires ne veulent rien savoir et nous conseillent le prochain camping sur notre route, près de PADOUE.

Nous reprenons notre courage et nos vélos et nous repartons pour une trentaine de kilomètres. Nous ne pensions pas aller si loin. Mais nous sommes dans la plaine, nous longeons des canaux (le canale Bisato), ce ne sera pas un effort surhumain.

J’ai dû oublier de dire que si nous allions vers le Nord c’est parce que nous voulons aller à Cracovie, j’aimerais faire connaître cette belle ville à Geneviève, et nous en profiterons pour visiter Auschwitz où nous ne sommes jamais allés.

La ville de MONTEGROTTO est une ville thermale très animée. Elle est située près de MONSELICE, une belle ville fortifiée au cœur de quelques monts (monticules) qui constituent des anomalies géologiques au milieu de la plaine du Pô, comme le disait notre gentleman anglais de ce midi.

Les monts Euganéens (Colli Euganei) sont un groupe isolé de collines escarpées, situé au sud-ouest de Padoue, en Italie. D’origine volcanique, ces reliefs émergent à la façon d’un archipel de la plaine de Vénètie, autrement très plate. Cette région naturelle couvre une superficie de 18700 ha et culmine à 601 m au Monte Venda. Elle est principalement connue pour ses stations thermales (Albano, Montegrotto), son vignoble Colli Euganei et la zovonite, une variété de porphyre extraite aux environs de Zovon.

MONTEGROTTO – SAN ALBERTO (ZERO BRANCO) 84 kms

Un pas en avant, un pas en arrière, un pas sur le côté, un pas de l’autre côté, nous marchons en crabe et c’est ce qui explique que nous n’ayons pas beaucoup progressé sur la carte. Il faut dire que nous sommes dans une zone très urbanisée et il n’est pas facile de trouver des repères.

Il a d’abord fallu traverser PADOUE et c’est une jolie ville. Nous y avons fait réparer mon vélo qui avait perdu une vis importante, celle qui tient la roue arrière (depuis un moment je sentais bien qu’il y avait un problème mais je n’arrivais pas à le localiser). Ensuite il y a beaucoup de petites villes où il n’y a aucune indication, il faut avancer à la boussole mais ce n’est pas toujours très efficace.

Nous rejoignons enfin une piste qui nous permet d’aller un peu plus droit, et elle nous mène jusque TREVISE. Contrairement à ce que nous pensions il n’y a pas de camping à TREVISE, et nous redescendons d’une dizaine de kilomètres vers le Sud pour trouver un agricampeggio à ZERO BRANCO, ou plus précisément à SAN ALBERTO, petit village perdu dans la campagne.

Nous sommes absolument seuls dans le camping ; peut-être même que nous sommes les premiers clients de ce camping. Tout est neuf, bien conçu ; tout est vert, tout est calme, si ce n’est ces avions qui ne cessent de décoller et d’atterrir pour emmener les touristes de VENISE, qui n’est pas très loin.

Nous mangeons à notre tente, après être allés faire les courses à ZERO, une belle petite bourgade de 10000 habitants. La nuit est bonne : les avions se reposent et nous aussi.

SAN ALBERTO – TREVISE – SAN ALBERTO 26 kms

Nous avons décidé de profiter un peu de la campagne et de nous mettre au vert une journée (le vert est la couleur qui repose). Nous faisons tout de même un petit aller-retour à TREVISE. C’est une ville chargée d’histoire et elle mérite le détour. De belles petites rues du Moyen-âge, de beaux monuments de la Renaissance, l’ensemble est très agréable.

Retour à SAN ALBERTO en fin d’après-midi pour se reposer, manger notre pizza quotidienne et faire un tour sur la place du village où il y a la fête. Tout le village y est. Mais nous irons nous coucher assez tôt, nous en avons besoin. La nuit sera ponctuée pas un très gros orage.

Certains magasins sont réservés aux curés !

SAN ALBERTO – LIGNANO 106 kms

Journée pas très rigolote. Beaucoup de routes droites à grande circulation, mais nous n’avons guère le choix (le problème est toujours le même : dans les zones où il y a beaucoup de rivières ou de canaux, seules les grandes routes ont des ponts).

Au début de la journée nous avons eu aussi un peu de mal à trouver notre route. Encore une fois nous avons constaté qu’il ne fallait pas suivre les conseils de ceux à qui on demande des renseignements, nous aurions très bien pu nous retrouver encore une fois sur l’autoroute. Les gens ne doutent de rien ! Ils pensent « voiture ».

Après quelques hésitations nous avons quand même trouvé notre route pour LIGNANO, au bord de la mer. Nous nous installons au camping Girasole où vient d’avoir lieu un festival de musique reggae. L’ambiance est assez surprenante et nous faisons notre repas du soir entourés de « drèdeux » en grand nombre. Mais c’est très sympathique.

Nous l’avons manqué de peu, nous n’avons eu que les miettes