De Terlicko à Hrensko

Du 22 au 30 août 2017

TERLICKO – MORKOV 73 kms

Nous replions tout le matériel trempé : tant pis, ce sera beaucoup plus lourd (un kilo mouillé est bien plus lourd qu’un kilo sec, c’est bien connu).

Nous essayons de suivre des pistes et de ce fait nous faisons beaucoup de kilomètres pour rien, bref nous n’avançons pas beaucoup, mais les paysages sont très jolis. Le temps s’est un peu amélioré et le midi nous réussissons à faire sécher la tente, sur un terrain de foot.

Frydek Mistek

L’après-midi nous optons pour des routes (à partir de FRYDEK MISTEK). Nous faisons encore quelques petits détours pour suivre les vallées et éviter ainsi les montagnes qui nous entourent. Cela ne veut pas dire que ce soit plat : il y a encore de bonnes cotes, mais la journée se passe plutôt bien.

Nous trouvons un camping à MORKOV, juste au-dessus du village, un vrai camping, avec des douches chaudes. Nous bénéficions même d’un petit coin au chaud pour faire le point sur notre itinéraire. Le restaurant du camping est chaleureux aussi, il sert en fait de bistrot pour les gens du village.

MORKOV – BEZMOROV 78 kms

Réveil dans les frimas d’automne, ça caille ! Nous partons vers 8 h 15 car nous ne craignons plus la canicule de l’après-midi ; nous craignons plutôt le froid du matin. Il faudra attendre midi pour que le soleil commence à nous réchauffer un peu.

L’après-midi, après avoir expérimenté quelques routes un peu passantes, nous reprenons des pistes conseillées sur un site que nous a indiqué notre fille Marie. Pour une fois ce sont des pistes qui ne font pas trop de détours, et ce sont des pistes assez fréquentées : le vélo semble avoir une place importante en République Tchèque. Est-ce parce qu’il y a des vélos qu’il y a des pistes ? Ou est-ce parce qu’il y a des pistes qu’il y a des vélos ?

Nous prenons le temps d’admirer KROMERITZ puis nous nous posons dans une pension non loin de là. Il faut dire qu’il n’y a pas de camping des kilomètres à la ronde. Une bonne nuit dans un vrai lit, c’est un plaisir simple mais nous l’apprécions.

BEZMOROV – VEVERSKA BITYSKA 98 kms

Nous suivons la 47 et l’étape est assez paisible au début, mais la circulation s’est intensifiée à mesure que nous approchions de BRNO. Après un pique-nique à un arrêt de bus nous choisissons de quitter la route et nous prenons des pistes jusque BRNO, du moins jusque sa banlieue, très longue à traverser.

La ville de BRNO est belle mais je suis un peu déçu, en comparaison de ce que j’avais lu auparavant sur elle dans les guides. Peut-être n’avons-nous pas su trouver les bons quartiers : c’est grand. Mais nous avons quand même vu de belles rues piétonnes.

Hrad Vevery

Pour sortir de la ville nous avons pris la piste n°1 qui doit nous conduire jusqu’au lac de BYSTRC. Nous y avons trouvé un camping fermé et nous avons dû faire encore 8 kilomètres pour en trouver un autre, très agréable, le camping Hana, juste devant une salle de musculation, mais pour ce soir cela ira bien comme cela. Une grosse bière puis on picore un peu sous la tente et dodo !

VEVERSKA – TRI STUDNE 72 kms

Rien de tel au réveil qu’une série de raidillons pour se mettre en jambes (ou pour se ruiner les jambes). Ensuite il y a quelques kilomètres pas trop pentus et on pense que tout va aller bien, mais il n’en est rien. Encore des raidillons, puis des cotes un peu plus longues, et parfois même ce sont quasiment des cols, comme par exemple près du très beau château de PERNSTEJN. Bref nous n’avons pas arrêté de monter et l’étape a été rude : très belle mais rude. Les forêts tchèques sont superbes.

Nous n’avons pas eu le courage de monter visiter ce beau château de Pernstejn, très haut perché. Il faudra que nous y retournions

Nous sommes contents de trouver un camping car ils ne sont pas très nombreux. Ma première impression n’est pas très bonne, j’ai le sentiment qu’il va être encore difficile de prendre une douche. De plus c’est un camping ouvert sur l’extérieur et il ne doit pas être très bien fréquenté. On nous a prévenu que la nuit précédente un vélo avait été volé ; autant dire que ce soir la je les ai doublement attachés à la tente.

Mais ce n’est pas dans les campings de luxe que nous faisons les meilleures rencontres. Ici encore nous avons croisé une famille dont les enfants ce sont bien occupés de nous pour que nous ayons à manger au restaurant. Oui, encore une pizza, d’accord, mais l’attention de ces enfants lui donnait une bonne saveur.

TRI STUDNE – KRASKOV 74 kms

Voyager c’est accepter d’être loin de ceux qu’on aime, de ceux qui accompagnaient notre quotidien. Mais les technologies nouvelles nous tiennent informés de ce qui se passe. Nous apprenons les bonnes et les mauvaises choses. Aujourd’hui c’est un ami qui nous a quittés, Roland, et il sera avec nous par la pensée.

La journée a été encore très vallonnée, mais globalement nous avons tiré les bénéfices de la journée d’hier : il y a eu beaucoup de belles descentes. De fait nous quittons les hauts plateaux de la Moravie. Nous sommes toujours sur la piste n°1, celle qui relie BRNO à PRAGUE, mais maintenant elle est affichée aussi comme EuroVélo4.

C’est encore près d’un lac que nous nous arrêtons. Ce lac est presque à SEC, plus précisément à KRASKOV. Un concert est prévu le soir mais il ne nous empêche pas de bien dormir.

KRASKOV PODEBRADY 71 kms

Cette fois-ci nous sommes davantage dans la plaine, et s’il n’y avait pas le vent tout serait facile.

Nous sommes passés dans la belle ville de KUTNA HORA puis, après quelques détours, nous avons rejoint l’Elbe à KOLIN. Nous allons suivre ce fleuve pendant un bon moment. Il va en effet en Allemagne, comme nous, et il nous évitera quelques montagnes.

Kutná Hora est une ville de la région de Bohême centrale. Elle est célèbre grâce aux mines d’argent desquelles est sorti, au Moyen Âge, jusqu’au tiers de la production européenne et qui ont permis de financer la construction d’églises et de monuments et maisons magnifiques inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous sommes dimanche et il y a beaucoup de monde qui se promène sur les pistes, à pieds et à vélo. Au camping du Golf, à PODEBRADY, il y a plusieurs tentes de cyclotouristes. Cela fait bien longtemps que nous n’en avions pas vus. Nous sommes revenus sur un axe plus fréquenté. Pour la plupart ces cyclotouristes sont des Allemands qui font Berlin-Prague en suivant l’Elbe.

PODEBRADY – MELNIK 80 kms

C’est plat ! Le long de l’Elbe il n’y a pas de côtes et on pourrait penser qu’une journée sans dénivelé va être une journée de repos. C’est oublier que les pistes tchèques ne sont pas les pistes allemandes. Après les étapes alpines on attaque le Paris-Roubaix. Des pavés, des chemins de terre, des chemins pierreux : on est sans cesse secoué, à guetter chaque trou, chaque bosse. Bref la journée reposante, ce sera pour une autre fois.

Cela dit, c’est quand même une belle journée et il y a certains aménagements qui sont admirables. Disons que l’ensemble n’est pas encore parfaitement achevé, mais on voit bien que les Tchèques ont la volonté de bien faire.

Le bouquet final, c’est l’arrivée à MELNIK. On a sûrement dû rater quelque chose, mais on s’est retrouvé, avec un couple d’Allemands, devant un grand escalier qu’il a fallu escalader en déchargeant les vélos et en s’entraidant. Les Allemands étaient très surpris, pas nous ; nous en avons connus d’autres !

Il y a un camping à MELNIK, un camping comme les autres, c’est-à-dire près de la voie de chemin de fer, mais c’est un camping bien équipé. Dire que c’est un camping comme les autres c’est un peu exagéré : chaque camping a son âme, sa spécificité, c’est lorsque le camping est un peu trop grand qu’il perd son âme, et ici c’est un grand camping.

MELNIK – BRNA 72 kms

Nous visitons le vieux MELNIK, la ville haute avec son château perché et sa vue magnifique sur la vallée, puis nous reprenons la piste le long de l’Elbe.

Les pistes qui suivent les fleuves ont incontestablement bien des avantages, nous ne cherchons pas notre chemin, le dénivelé n’est pas violent, les paysages sont beaux, même avec les stations d’épuration, les barrages etc. Et cette partie de la piste est bien roulante et bien fléchée.

Petite pause à ROUDNICE pour les courses et pour manger puis nous nous arrêtons à BRNA pour essayer un camping qualifié de « cyclokamp ». Avec un nom comme celui-là, nous pensions que ce serait bien pour les cyclistes, que nous y trouverions peut-être des informations pour les cyclorandonneurs, peut-être même un atelier pour bricoler les vélos etc. En fait il n’y a rien du tout de particulier pour les vélos.

En fait le camping de BRNA est situé dans un passage très étroit de la vallée (le cadre est beau !) et il est coincé entre deux voies de chemin de fer, une de chaque côté du fleuve. Ces voies de chemin de fer sont très usagées, il y a au moins un train de chaque côté toutes les cinq minutes : le bruit est infernal ! Notre tente est à moins de quinze mètres de l’une des voies et nous avons l’impression de dormir dans le train. Enfin, quand je dis « dormir » c’est plutôt « être couché », car question sommeil…

Nous avons compris. Si ce camping se dit « cyclokamp » c’est simplement parce que seuls les vélos y restent. Pour trouver un autre camping il faudrait encore faire au moins trente kilomètres, et en fin de journée on hésite. Ceux qui voyagent en voiture ne restent pas dix minutes dans un tel vacarme.

BRNA – HRENSKO 54 kms

Piste n°2 le long de l’Elbe. On va dormir sur le vélo pour récupérer de la nuit sur les rails. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas quelques difficultés, en particulier des escaliers à monter et à descendre, mais Geneviève a encore une fois trouvé son Nénesse.

Nous faisons les courses à USTI NAD LABEM et c’est là que nous franchissons l’Elbe pour passer du côté allemand. La piste est toujours aussi jolie et bien aménagée. L’incursion en Allemagne ne sera que provisoire. En effet, à hauteur de HRENSKO, nous prenons le bac pour repasser du côté tchèque.

HRENSKO est une ville frontalière où il y a énormément de free-shop, tous tenus par des asiatiques. C’est une belle ville, entourée de montagnes et de superbes forêts. Il y a vraiment de quoi y faire de belles randonnées et il y a d’ailleurs beaucoup de touristes. Les sites pittoresques sont nombreux dans le secteur, il faudra revenir.

Nous escaladons la montagne pour rejoindre une auberge à huit kilomètres de là, auberge perchée dans un hameau très cossu, avec une très belle vue.